10 Mai 2021 Van der Hoorn un Taco résiste à la meute des F1

C'est avec peine que nous avons décidé de ne pas nous rendre au Giro à cause du virus. Surtout que les premières étapes dans le Piémont sur des parcours que nous connaissons bien s'annonçaient magnifiques. Pour la 3è étape aujourd'hui entre Biella et Canale, la pluie matinale est un signe. A 140 kms de l'arrivée un groupe de 8 coureurs compte 5mn 54 d'avance. Parmi eux, le Suisse Pellaud qui ne lâche jamais rien, l'Ukrainien de 18 ans Ponomar, les Italiens volontaires dans les côtes Rivi et Albanèse, ainsi qu'un Hollandais Van der Hoorn. Ce dernier plutôt taillé comme un rouleur (1m87 et 75 kilos) va rouler pour entretenir l'avance de l'échappée qui conserve 1mn 50 d'avance à 40 kms de l'arrivée. Malgré la chasse menée à un train régulier par Bodnar et toute l'équipe Bora pour ne pas fatiguer Sagan, et la dissolution de l'échappée sous les attaques de Pellaud déchainé, Van der Hoorn gère les raidards en puissance. Dans la traversée d"Alba à 25 kms du but, les Bora vissent. En dépit d'un contre initié par Gallopin flanqué de Ciccone, le duo Pellaud et Van der Hoorn poursuivent leurs efforts en tête. A 11 kms de la ligne, les écarts sont de 20 et 30 secondes. A 8,7 kms le Hollandais attaque en force. Pellaud se dépouille mais ne peut suivre le Wanty. A 6,8 de l'arrivée, le Taco compte une minute d'avance sur la meute dans laquelle apparait l'équipe Uae. Les cinq derniers kms sont insoutenables. Van der Hoorn est plus qu'à bloc. Il ferme les yeux, ouvre grand sa bouche mais il ne faiblit pas en cadence. Il résiste dans le faux plat montant. Il gagne ! Un exploit fantastique qui nous rappelle la folle chevauchée de son compatriote Laurens Ten Dam dans la 1ère étape du Critérium International en 2008. Sous nos yeux face à une tempête de vent, le Hollandais avait réussit à gagner dans une échappée à deux. Cette après-midi à Canale, la joie de Van der Hoorn était émouvante. C'est notre chouchou Andréa Pasquelon qui a été le premier à la féliciter. Toute l'équipe Wanty-Intermarché était éblouie par la performance de Taco. Même un "pays" de la Jumbo le congratulait. Une image très rare dans le cyclisme moderne. Un bel exemple de combattivité pour nos jeunes coureurs. Un instant de fraîcheur et de bonheur digne de la divine comédie du Giro.