8 Décembre 2021 Pour rêver encore si possible à Noel et en 2022

Il y a 50 ans presque jour pour jour, notre confrére Jacques Marchand écrivait un édito dans la revue cyclisme du Miroir des Sports intitulé "Comment "débourber" le cyclisme français". En cette période de cyclo-cross où les niveaux sont disproportionés en l'absence de coureurs français capables de rivaliser avec les armadas de champions hollandais et belges, la formule nous semble appropriée. En 1970, le créateur du Tour de l'Avenir soulevait la coexistence entre les pros et les amateurs "l'amateur ne doit pas se créer son petit monde et ses petits avantages de professionnel camouflé mais le professionnel ne doit pas faire son métier en amateurs, car il n'a pas l'exacte conscience de ses devoirs envers le public". C'est toujours le problème en France où beaucoup de coureurs font des allers et venues à ces deux niveaux pour des raisons financières. En plus les jeunes sont couvés dans des structures quasi professionnelles ou équipe de France jusqu'à 23 ans sans véritable confrontation ni formation graduelle. A l'époque, le CTR de Fandre Artois Georges Klein citait l'exemple de la réussite des Danois qui tout jeunes courent uniquement sur piste et disputent chaque semaine des courses des individuelles par handicap très courtes où l'on forme le coureur alors qu'en France on se contente de le "consommer". En cette saison 2021, le cyclisme danois continue à briller. Nous apprenons que le Comité de Bretagne FFC a décidé la suppression de la limitation des développements chez les minimes-cadettes et cadets garçons. Au delà de cet éternel débat, nous pensons que c'est une erreur. Notre ancien mécano Lionel Ciarpaglini (notre photo)

nous rappelait dernièrement ses braquets en cadets "j'utilisait des plateaux de 46 et 42 avec 5 pignons 16,17,18,19 et 20. On mettait un 21 pour les courses en Haute-Marne". Le fils de Guido était très véloce et très rapide au sprint "un jour j'ai écoeuré des 3 et 4 de la Fsgt qui plus âgés tiraient des 52. Ils étaient deux à m'attaquer mais je les ai battu au sprint". Pour un jeune la vélocité est primordiale. En plus elle développe des atouts. Lionel qui a disputé le 1er Pas Dunlop en 1961 se souvient 'c'est Pierre Trentin qui a gagné devant Fix et Daniel Morelon. " Une formation sur la piste ou sur une route sécurisée est essentielle. Lionel pourtant très fort reste marqué "Trentin était un acrobate". Ainsi à la veille d'un Noel encore frustrant, nous essayons de lancer des pistes pour relancer l'attrait du cyclisme. Beaucoup de nos intimes ne se retrouvent plus dans son état actuel "un sport spectacle, des organisations business, des courses soporifiques avec des coureurs téléguidés (avec les oreillettes)  et des tricheries de toutes sortes". Il y a 50 ans l'ancien champion Louison Bobet citait les exemples de Anquetil vainqueur du GP des Nations à 19 ans. Dans l'Aube Christian Poissenot remportait un Paris-Troyes dantesque à 19 ans.