2 Juillet 2022 Le Tour des vices de 1903 à 2022

La 2è étape du Tour de France 2022 ne nous détend pas.

Nous avons la nostalgie du départ du premier Tour de France en 1903, beaucoup plus calme.  Devant l’auberge du Réveil Matin à Montgeron, 60 coureurs, avec parmi eux  Lucien Pothier, le garçon boucher de notre grand oncle Lucien (notre photo),  partent à l’assaut de la 1^ère étape Paris-Lyon longue de 467 km. Un Troyen Gustave Guillarme se trouve dans le peloton. Il a 26 ans et a terminé 14è de Bordeaux-Paris en 1902. Guillarme avait remporté en 1898 la course Saint Parres aux Tertres –Bar-sur-Aube et retour. Il avait reçu une amende de 50 F pour avoir couru sur Troyes sans licence, l’équivalent de 200 euros.  Au classement général final après 6 étapes et 19 jours, Lucien  Pothier termine à 20 ans 2è derrière Garin. Le gamin de Sens devient une idole dans l’Yonne. Il s’en passait des choses déjà à l’époque. A l’arrivée de la 5è étape Bordeaux-Nantes (425 km) par exemple. « Maurice Garin remporte sa deuxième victoire dans le Tour, devant Pasquier et Pothier. Onze minutes plus tard, Fernand Augereau franchit la ligne d'arrivée en larmes. Il accuse Maurice Garin de tricherie : celui-ci lui aurait demandé de lui laisser la victoire, ce que Fernand Augereau refuse. Maurice Garin demande alors à Lucien Pothier de faire chuter Augereau, puis piétine son vélo, rendant sa roue arrière hors d'usage. Il aurait également offert 100 francs aux autres coureurs du groupe pour qu'ils ne lui viennent pas en aide. Cet incident, auquel le quotidien l’Auto (qui organise le Tour)  ne consacre pas une ligne de son journal, est relaté par le Monde Sportif ». Au Danemark c’est le spectacle qui prime. Le 1^er sprint intermédiaire pour le maillot vert est propre. C’est la fusée australienne Caleb Ewan qui l’emporte à 73 km/h ! Dire que les pionniers partaient de Montgeron en pignon fixe,  il y 119 ans. Le peloton 2022 laisse faire deux échappés dont le Danois Magnus Cort Nielsen. Le public très nombreux est content. C’est un bon scénario. Puis  la traversée du pont du Grand Belt fait peur. Les équipiers sont déchainés pour bien placer leur leader. En tête de peloton le Français Laporte se permet de pousser de la main Pogacar. Un geste déplacé que lui fait remarquer le champion slovène. Bravo à Marion Rousse de l’avoir signalé à la télé. Ses camarades, eux n’ont rien vue. Pas de vague même à 250 mètres au dessus de la mer. Pourtant la caméra est aussi nette pour voir le mauvais geste de Kûng de la Groupama qui tape le casque de Guerreiro. Le grand Suisse sera puni par les commissaires à l’arrivée. A 31,5 km le Norvégien Byström qui était parti seul est rejoint. A 20 km de l’arrivée, des coureurs s’affalent comme dirait notre parrain Di Luca. Une trentaine de coureurs tombent ou se trouvent gênés. Parmi eux le maillot jaune Lampaert, Turgis, Storer et Uran. Le leader de la EF prend du temps à se relever et avec quatre équipiers il revient dans le peloton à seulement 8,6 km de la ligne. Le vent de face sur les deux ponts très fort ralenti la meute assez bizarrement. Comme dit l’excellent consultant de la télévision belge, le Français Cyrille Saugrain, au demeurant le mari de la troyenne Sophie Swaertvaeger, nous pourrions voir un autre spectacle. C’est au sprint que se joue la victoire avec encore des chutes. Le bestiau Jakobsen ne semble pas se rappeler des souffrances qu’il a enduré dans sa très grave chute il y a deux ans. Il joue des coudes par deux fois avec Sagan. Le Hollandais gagne mais ce n’est pas très régulier. De son côté Ewan a eu son dérailleur percuté par un autre coureur comme par hazard. Avec la règle des 3 km, les coureurs arrivent par petits groupes. Le public est heureux. Il distingue bien les coureurs.  Ainsi les vices du Tour de France commencent fort. Pas très beau pour les jeunes qui rêvent de devenir coureurs. En plus une 3è étape ennuyeuse sans aucune attaque hormis la balade de 3 heures du Danois Cort. Un coureur que nous apprécions. Mais cela ressemblait plus à un one man show bien orchestré. Comme disait notre confrère Charles, comme un grand cirque ces Tours de France.